Henri Michaux disait "on n'est pas seul dans sa peau". En effet, la peau est cette enveloppe qui renferme notre intérieur, notre âme et notre personne. Elle est un habit, comme une cuirasse, qui vient tenter de protéger notre personnalité et nos émotions du jugement extérieur et du regard d'autrui. Pourtant, cette peau qui nous recouvre entièrement n'est autre qu'une partie de nous-mêmes.  Dans cette série de photographies, j'ai voulu montrer que la peau est souvent le témoin de nos âmes, de notre vague à l'âme, de nos âmes écorchées, de nos ruptures et de nos conflits intérieurs. A travers l'échange privilégié que j'ai eu avec mes différents modèles pour réaliser cette série, je tente de montrer que la peau, à l'image de notre personnalité, est un espace de jeu où la marge est grande - en apparence - pour se façonner soi-même, se déguiser, se cacher, s'affirmer, se rêver, ou encore jouer avec l'autre. Que cette peau se change en masque de guerrier pour celui qui se plaît à se rêver justicier d'un autre temps, qu'elle se change en masque angoissant pour celui qui lutte contre ses craintes intérieures, ou qu'elle se fasse seconde peau pour celui qui joue avec lui-même et avec l'autre, la peau se craquelle, se brise, et tombe. Elle est texture, elle est armure. Au final, elle n'est qu'une avec nous-mêmes.

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